Artiste touche à tout, Barthélémy Toguo s’exprime sur tous les supports (dessins, sculptures, vidéos, performances, etc.). Son travail artistique s’inspire de son vécu, créant ainsi des mélanges entre les traditions africaines (né au Cameroun, il a étudié aux Beaux-Arts d’Abidjan) et occidentales pour en observer les nouvelles identités qui résultent de ces mélanges. La dimension sociale et sociétale, centrale dans son travail artistique, devient presque palpable avec certaines de ses œuvres, comme cela peut être le cas avec Vaincre le virus !
Cette installation, présentée pour la première fois en 2017 au Centre Pompidou, est composée de gigantesques vases décorés de motifs colorés placés dans l’espace d’exposition. Sur ces vases, les décors peints ou dessinés représentent des cellules infectées par le VIH ou le virus Ebola. Au milieu de cette forêt de vases géants (environ 2m de haut) se trouve une table blanche ; une table de chercheurs sur laquelle ont été imprimées en 3D d’autres cellules infectées.
« Je voulais utiliser ce procédé de réussite technologique pour montrer aux spectateurs ces virus, sans l’utilisation du microscope. »
Pour l’artiste, la maladie fait partie de la vie au même titre que la mort et il faut apprendre à vivre avec cette idée. Cette installation est aussi une célébration du travail fait par les chercheurs, « pour encourager et célébrer le courage, l’énergie et la beauté de la recherche » ; ces recherches quotidiennes pour essayer de trouver un moyen d’éradiquer ces fléaux qui touchent principalement l’Afrique mais aussi le monde entier.
Pour l’anecdote, cette installation s’inscrit dans une collaboration entre l’Institut Pasteur et l’artiste Fabrice Hyber initiée en 2015. Intitulée Organoïde, cette collaboration a pour but de « présenter le regard de l’artiste sur les activités scientifiques, et d’expliquer ainsi de manière ludique, pédagogique et originale les découvertes de l´Institut Pasteur et les enjeux de la recherche biomédicale ».