Depuis le 15 septembre, les actes de téléconsultation sont remboursables par la sécurité sociale. Cela devrait permettre une prise en charge plus rapide des patients et éviter que certains renoncent à des soins faute de médecin disponible à proximité. La téléconsultation devrait également permettre de limiter les déplacements inutiles ou le recours aux urgences.
Mêmes si certains craignent que le développement des consultations à distance ne déshumanise la relation médecin-patient (un médecin devenu virtuel moins écouté par le patient, un médecin moins empathique face à un patient « virtuel »), il est important de souligner que la téléconsultation n’a pas vocation à remplacer la consultation physique classique. Ainsi, le patient devra être connu du médecin qui effectue la téléconsultation, afin qu’il dispose des informations nécessaires à un suivi de qualité. Au moins 1 consultation physique doit avoir eu lieu avec ce médecin dans les 12 mois précédents, et les téléconsultations doivent se faire en alternance avec des consultations face-à-face.
D’autre part, la téléconsultation reste encadrée par les règles du parcours de soin, géré par le médecin traitant.
Les médecins sont dans l’ensemble favorables au développement de la télémédecine, un sondage réalisé par IPSOS en avril 2018 a montré que c’était le cas pour 3 médecins sur 4. Parallèlement, 1 français sur 2 déclarait être prêt à téléconsulter, en complément des consultations physiques avec son médecin traitant : 60% seraient prêt à le faire pour une question de routine pour leur enfant, et 61% pour obtenir rapidement un 1er avis médical pour un problème de santé rencontré ponctuellement.
Pour ce qui est de la mise en œuvre concrète de cette nouvelle option dans le parcours de soin, le site de rendez-vous médicaux Doctolib a annoncé que la téléconsultation serait accessible depuis sa plateforme à partir de janvier 2019. Il sera alors possible de prendre rendez-vous pour une consultation à distance, sous réserve qu’il ne s’agisse pas d’un cas nécessitant la présence physique du patient (otite, douleur abdominale par exemple). A l’issue de la consultation, une ordonnance pourra être envoyée au patient directement via le site.
« Aujourd’hui, il n’y a que quelques milliers de téléconsultations qui sont effectués chaque année… tout reste à inventer » – Stanislas Niox-Chateau, co-fondateur et président de Doctolib.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/actualites/teleconsultation-coup-denvoi-le-15-septembre
https://www.sf-telemed.org/news/telemedecine-3-medecins-sur-4-favorables-a-son-developpement-etude-patients-ipsos-pour-qare
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/27/doctolib-leader-francais-du-rendez-vous-medical-en-ligne-s-attaque-a-la-teleconsultation_5360865_3234.html?xtmc=doctolib&xtcr=1